Une heure avec La peau froide d’Albert Sánchez Piñol aux éditions Actes Sud.
Un huis clos sur une île abandonnée de tout où le héros, vaguement météorologiste vient surtout pour fuir on ne sait quoi. Il y trouve un énigmatique personnage taciturne et revêche porteur également de mystères, accompagné d’une étrange créature, genre de sirène revisitée. Et ensemble ils vont devoir repousser chaque nuit des hordes de monstres cannibales venus de la mer qui veulent leur faire la peau. On a les ingrédients du roman fantastique tirant sur l’horreur (on pense à Lovecraft) qui nous tient en haleine d’un bout à l’autre mais il y a autre chose lorsqu’on s’interroge sur la nature réelle de ces monstres, une réflexion sur l’altérité, la différence, les mécanismes de la peur de cette différence et de ses conséquences, la communication nécessaire avec ce qu’on ne comprend pas au premier abord. Le style est nerveux et efficace et la chute plutôt glaçante.
« Nous ne sommes jamais très loin de ceux que nous détestons. Pour cette même raison, nous pourrions donc croire que nous ne serons jamais au plus près de ceux que nous aimons.»