Une heure avec la revue Décharge n°171 et chemins de traverse avec Malcolm de Chazal et Ramon Gomez de la Serna.
Numéro d’automne que je reprends pour m’assurer d’une proximité d’écriture entre Christophe Jubien et François de Cornière, tous deux au sommaire de ce numéro. Un truc qui ne sert strictement à rien. Ils écrivent et j’aime bien les lire, point.
Du premier : « Mon père aurait aimé / que je vende des bagnoles / je n’ai même pas le permis // depuis que je suis né / je ne fais que des choses pauvres // récurer des casseroles / caresser un chien / écrire des poèmes / rester assis une heure et demie // et le temps file… »
Du second : « Ce midi j’ai reçu / une lettre de mon père / J’ai tout de suite reconnu / son écriture sur l’enveloppe / - sont gros stylo noir / cette façon bien à lui / de faire les c cédilles… // Au dos de l’enveloppe / il y avait le nom de l’expéditeur : / un inconnu qui m’écrivait / à propos d’un de mes livres… // J’aurais aimé / recevoir des nouvelles de mon père / il m’aurait parlé de lui / m’aurait peut-être demandé / comment ça allait. // En deux ou trois phrases / il aurait pu chasser du ciel / les nuages qui stagnaient entre nous / depuis si longtemps… // Mais mon père était mort / depuis sept ans déjà / et j’ai allumé la radio / pour penser à autre choses. »
Un dossier dans ce numéro était consacré à l’écrivain mauricien Malcolm de Chazal, je suis allé passer un moment avec « Sens-plastique » qui traîne sur une étagère de notre bouquinerie itinérante. Je rapproche volontiers cet incroyable auteur d’aphorismes d’un autre, Ramon Gomez. J’ai passé un autre moment avec ses Greguerias qui se trouvaient sur la même étagère. Et les heures passent vite comme ça.
« L'espace est la plus grosse de toutes les bouches. » (Malcolm de Chazal)
« Personne ne le remarque, mais ces nuages là sont à l'envers. » (Ramon Gomez de la Serna)