Le catalogue Gros Textes a migré ici : https://sites.google.com/site/grostextes/.
La semaine de Gros Textes revient en lieu et place d'un jour après l'autre....
Cette semaine, j’ai lu
Et ainsi les arbres de Michel Bourçon, éditions Potentille
http://potentille.jimdo.com/le-catalogue/les-auteurs/michel-bour%C3%A7on/
J’aime l’écriture apaisante de cet auteur et cette légère inquiétude sereine néanmoins comme le sel de nos existences : « ainsi, chaque fois que nous posons les yeux sur lui, l’horizon prononce notre nom, souhaitant qu’on le rejoigne, demande à laquelle nous ne résistons pas, pour découvrir ce qui, en lui, est peut-être déjà en nous, oui, vraiment, il semble que l’horizon nous attende. »
Le poème est léger et fluide, et donne à voir dans une légère égratignure du temps quelque chose comme un frémissement de lumière, un babil des origines, une lenteur qui nous ressemble.
San Camilo 1936 de Camilo José Cela, poche points.
C’est le premier roman de ce sulfureux prix Nobel de littérature que je lis. Les prémices de la guerre d’Espagne racontés avec un parti pris grandguignolesque. On regarde touiller en des phrases interminables une pâte humaine fortement épicée de sang-sexe-mort étrangement hallucinée : «Les enfants sont des êtres fragiles et mystérieux, il est inexact de dire que ce sont les hommes de demain car beaucoup meurent avant du croup ou de la dysenterie, ménagez la vue de vos enfants en veillant à ce qu’ils ne reçoivent que la lumière du soleil ou celle de la lampe Métal super-argon à double spirale, certains enfants naissent voûtés et il faut leur insuffler de la santé à grand-peine et à grands frais, d’autres sont mort-nés ou meurent à peine nés, alors leur grand-mère les brûle dans la cuisinière à l’intérieur d’une boîte à chaussures, au début ils brûlent mal mais ils finissent cependant par disparaître car l’anthracite est énergique et consume tout ce qu’il touche, il y a beaucoup d’enfants au monde, des multitudes, le monde est infini. »
J’ai fait un retirage du livre de Karin Huet « Montrer les menstrues » présenté sur le site :
https://sites.google.com/site/grostextes/
Un très beau livre, grand format et plein de couleurs, comme j’en fais rarement, plein de taches et relativement liquide.
Je me prépare également pour la suite, à savoir boucler le programme éditorial 2015. Je sens que les auteurs (nombreux) trépignent.
Il a neigé cette semaine et j’ai dû pelleter autour de la maison. Mes dernières salades sont sous la neige, normal.
L’économie chinoise marque un ralentissement et le yuan a pris froid. Ce sera un bon alibi pour nos dirigeants si le chômage ne baisse pas ici.
En feuilletant la radio, j’ai senti qu’on commémorait à tour de bras et d’émotions en veux-tu en voilà cette semaine, des attentas d’il y a un an à un ancien président crevé il y a 20 ans, de quelques pages d’histoires à un « je suis Charlie » qui m’avait laissé perplexe. J’ai eu envie de réécouter ceci :
https://www.youtube.com/watch?v=L5X3DsjO4kI
Et puis pour célébrer à ma manière l’esprit Charlie tendance Choron Cavanna, je me suis pissé dessus en écoutant et regardant Didier Super à Sète (de la poésie dans la lignée de Reiser) :