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6 octobre 2015 2 06 /10 /octobre /2015 19:57

11- Ce pote à Michel Buhler est un sacré parolier

Le catalogue Gros Textes a migré ici : https://sites.google.com/site/grostextes/.

 

10 - Les misérables de Victor Hugo, livre de poche

Tiens tiens Victor Hugo est donc du côté des barbares qui déchirent les chemises des DRH, c’est bon à savoir…

"En 93, selon que l’idée qui flottait était bonne ou mauvaise, selon que c’était le jour du fanatisme ou de l’enthousiasme, il partait du faubourg Saint-Antoine tantôt des légions sauvages, tantôt des bandes héroïques.

Sauvages. Expliquons-nous sur ce mot. Ces hommes hérissés qui, dans les jours génésiaques du chaos révolutionnaire, déguenillés, hurlants, farouches, le casse-tête levé, la pique haute, se ruaient sur le vieux Paris bouleversé, que voulaient-ils ? Ils voulaient la fin des oppressions, la fin des tyrannies, la fin du glaive, le travail pour l’homme, l’instruction pour l’enfant, la douceur sociale pour la femme, la liberté, l’égalité, la fraternité, le pain pour tous, l’idée pour tous, l’édénisation du monde, le Progrès ; et cette chose sainte, bonne et douce, le progrès, poussés à bout, hors d’eux-mêmes, ils la réclamaient terribles, demi-nus, la massue au poing, le rugissement à la bouche. C’étaient les sauvages, oui ; mais les sauvages de la civilisation.

Ils proclamaient avec furie le droit ; ils voulaient, fût-ce par le tremblement et l’épouvante, forcer le genre humain au paradis. Ils semblaient des barbares et ils étaient des sauveurs. Ils réclamaient la lumière avec le masque de la nuit.

En regard de ces hommes, farouches, nous en convenons, et effrayants, mais farouches et effrayants pour le bien, il y a d’autres hommes, souriants, brodés, dorés, enrubannés, constellés, en bas de soie, en plumes blanches, en gants jaunes, en souliers vernis, qui, accoudés à une table de velours au coin d’une cheminée de marbre, insistent doucement pour le maintien et la conservation du passé, du moyen-âge, du droit divin, du fanatisme, de l’ignorance, de l’esclavage, de la peine de mort, de la guerre, glorifiant à demi-voix et avec politesse le sabre, le bûcher et l’échafaud. Quant à nous, si nous étions forcés à l’option entre les barbares de la civilisation et les civilisés de la barbarie, nous choisirions les barbares." 

 

9- Il faut repeindre le moteur (suite)

"J’ÉCRIS AU RÉVEIL HISTOIRE DE DIRE QU’ON TROUVE PARFOIS DANS CETTE VIE,

UN CLÉBARD POUR NOUS RAMENER UNE BABALLE

On a réveillé les animaux, les sauvages, les domestiques, les migrateurs et les peluches, les poupées de chiffons, les chiffons de l'enfance. On serre bien fort ce qu'on a pu sauver. Presque rien. Un arbre décharné à la source des révoltes. Des mains de maçon. Le cristal d'une rencontre s'éclatant dans cette herbe à poète. J'y reviens souvent brouter les vieilles lézardes avec mes yeux de fièvre. Il parait qu’Oedipe a balancé son complexe au fond du puits qui s'appelait maman ou beau crocodile ou bien encore anguille reine de la vase.  Une ombre, sous peu, gagnera la partie, serrera notre gorge. Au commencement bien sûr, était l'air du temps. J’écris pour tenter de siffloter cette mélodie d’un air dégagé. J’écris pour envoyer quelque chose qui rebondit contre une barrière invisible. Avec les animaux bien sûr."

 

8- Les coups de Jean Meckert, folio

Un autre auteur méconnu de sensibilité libertaire comme on dit. Il signait également des polars drôlement bien fichus sous le nom de Jean Amila.

« Ils passaient leur vie à ne rien dire, mais bon Dieu ils le disaient bien.
*
Descendre, c’est toute la vie, sans doute. » 

 

7- On reste avec Georges Navel et ce témoignage remarquable de lucidité à l'attention de mes copains anars...

"C’est un peu difficile d’être anar, tu sais. Le changement soudain de la société, on a autant de mal à y croire qu’au mythe de l’Immaculée Conception. Faut avoir la foi. Pas d’autorité, d’accord, mais s’il y a mésentente, qu’est-ce qu’on fait ? Moi, cette question m’a toujours intéressé. L’Etat se reconstitue toujours, tu comprends. Ça peut être sous une forme syndicale. La FAI a dû recréer sa police. Et puis les anarchistes se font toujours avoir et, quand ils sont confrontés au pouvoir, ils deviennent ministres. Moi, je n’étais pas théoricien, j’étais attiré par le mouvement libertaire, mais je sentais ses faiblesses latentes. C’est une famille par la sensibilité libertaire, une façon de réagir, le goût de la liberté… Maintenant, sur le plan de la transformation
sociale… Récemment, j’ai entendu May Picqueray à la radio. Elle disait : « Ni dieu ni maître, quoi de plus beau ? » D’accord… Renvoyer son livret militaire, rien de plus beau… Comment ? Hein ? Allez, au trou…Tu vois, t’as le sentiment du drame, quoi… Moi, je suis libertaire, par nature, mais il faut bien battre monnaie. La société ne se passe pas de droits écrits, elle ne se passe pas de systèmes répressifs. Tout est une question de mesure. Ou t’es dans le système mécaniste du matérialisme, qui est un déterminisme où il n’y a pas de valeurs morales. Ou t’es dans l’anarchie qui, elle, est une doctrine morale qui part d’autres données… mais, bon, je ne suis pas philosophe…" 

L'intégralité ici : http://acontretemps.org/IMG/pdf/AC14et15Navelentretien.pdf

 

6 - Travaux de Georges Navel, éd. folio

"Je savais maintenant qu'on est sur la terre pour gagner seulement sa croûte, que la vie ne répond pas à cette attente de merveilleux qui donne aux enfants envie de grandir plus vite." 

 

5- Un fanal pour le vivant de Christophe Dauphin, Poèmes décantés, Les hommes sans épaules éditions

"Pendant que la pluie rouille dans la nuit
pendant qu’un monde décousu de ses rêves
s’effondre au bout d’une potence

Voici venu le temps des pillards
langage technocratique langue de plomb
d’invisibles voleurs veillent dans les poignets de l’aube
d’invisibles voleurs font les poches de la vie
les barbares sont venus aujourd’hui
quelque chose tremble et meurt en moi en nous"
(les oracles de l'ouzo)

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