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13 avril 2015 1 13 /04 /avril /2015 20:58

19 - "Si tu veux franchir une porte fermée, il faut passer; au-dessus, par dessous, de coté et, s’il le faut, par le trou de la serrure." Pauline Julien

 

18 - Tenir ce qui se tient de Diana Bellessi édition bilingue, Traduit de l’espagnol (Argentine) par Nathalie Greff-Santamaria, La rumeur libre éditions.

http://www.larumeurlibre.fr/catalogue/collections/plupart_du_temps/tenir_ce_qui_se_tient_diana_bellessi

"je m’assois au bord de la rivière / et je la vois venir, une étoile / pour ainsi dire et c’es la seule et puis / je ne sais comment ni quand scintillent / dix autres soudain dans l’ombre laiteuse / qui vire au bleu et ce sont des choses / comme ça, la vie étincelle et on ne manque / ni d’épouvante ni même de courage / en rentrant dans la nuit avec la nuit / en proue et sur le dos solitude / qui me livre son rêve à bâbord" 

 

17 - L’été de la vie de J.M. Coetzee, point seuil

"Malgré le fouet qu'on lui administrait régulièrement pour ne comprendre rien à rien.... David Truscott persévéra au collège, poussé par sans doute par ses parents. Tant bien que mal il fit sa sixième, monta de classe en classe jusqu'en terminale; et le voilà vingt ans plus tard, pimpant et prospère... Qu'est-ce que cela donne à penser sur la façon dont va le monde ? La réponse la plus évidente est que la voie qui passe par l'algèbre et le latin ne mène pas à la réussite matérielle. Mais on peut y voir bien plus encore : comprendre les choses est une perte de temps; si on veut réussir dans la vie, être heureux avec sa petite famille, avoir une belle maison et une BMW on ne devrait pas essayer de comprendre les choses mais se contenter d'additionner des chiffres ou presser des boutons ou Dieu sait quoi…" 

 

16 - Disgrâce de J.M. Coetzee, point seuil

« Il est surpris de voir qu'il lui suffit d'une heure et demie par semaine en compagnie d'une femme pour être heureux, lui qui croyait qu'il lui fallait une épouse, un foyer, le mariage. Ses besoins s'avèrent assez modestes, tout compte fait, modestes et éphémères, comme les besoins d'un papillon. »

 

15 - La bascule du souffle de Herta Müller, folio

« J’aime par-dessus tout être à ma table carrée en formica blanc : un mètre de long, un mètre de large. Quand deux heures et demie sonnent à l’horloge de la tour, le soleil entre dans la pièce. Sur le plancher, l’ombre de ma petite table fait une caisse de phonographe. Ce phonographe me joue l’air du bois-gentil ou de la danse de la Paloma, toute plissée. J’attrape le coussin du canapé et je danse en plein dans mon après-midi pesant. J’ai d’autres partenaires. J’ai déjà dansé avec la théière. Le sucrier. La boîte à biscuits. Le téléphone. Le réveil. Le cendrier. Les clés.

Mon plus petit cavalier a été un bouton, tombé d’un manteau.

Non, faux.

Un jour, sous ma table en formica blanc, j’ai vu un raisin sec et poussiéreux, et j’ai dansé avec, puis je l’ai mangé. Et en moi il y a eu comme un lointain. »

 

14 - Humeurs de Raymond Guérin, éd. Le Dilettante

« (...) Bientôt, il suffira qu'un ouvrage soit primé pour qu'on sache qu'on peut se garder de le lire. Vous voyez l'avantage ! Après ça, vous voudriez supprimer les prix et les jurys ? Que non, que non ! Encourageons-les, au contraire. Sur la pente où ils sont engagés, quel bon travail de décervelage ils vont faire ! Encore quelques années d'erreurs monumentales, d'injustices flagrantes, de combines honteuses ou de marchandages abjects et le public, cette fois tout à fait édifié, saura que le seul port de la bande « prix de ceci » ou « prix de cela » sera l'équivalent, pour un livre, d'une marque infamante. Un tel livre sera comme frappé au fer rouge. On s'en détournera. Qui mieux est, les auteurs, avec autant d'acharnement qu'ils mettaient hier à convoiter ces prix, s'empresseront de les fuir. C'est à qui n'en aura pas. Pensez ! Tout mais pas ça ! Un prix ? Mais bientôt ce sera la mise au pilori, la suprême humiliation ! On dira du plumitif qui aura été voué ainsi au mépris universel : Le pauvre garçon ! Sa carrière est fichue ! Le voilà à jamais discrédité ! Entre nous, on a été bien sévère à son égard. Il n'a vraiment pas eu de chance ! 

Tout ceci montre que nous avions tort quand nous reprochions aux jurys de se tromper. Le tout était de s'entendre et de savoir que nous ne pouvions pas attendre d'eux le meilleur mais le pire. A partir de là tout est clair. Car enfin il suffit de passer en revue ces jurys pour se rendre compte qu'ils sont souvent régentés par de vieilles badernes qui n'ont jamais rien compris à rien et qui, depuis longtemps, ne trouveraient plus d'éditeur pour publier leurs illisibles moutures s'ils n'étaient justement introduits dans ces sanctuaires pour faire la fortune de ce dernier.

Voyez cette assemblée de couques vétustes, de tristes fruits confits qui se réunit chaque année pour décerner sa palme ! Il suffit de les regarder, ces vieilles femmes dites « de lettres », pour deviner que leur goût est comme leur entrecuisse : passablement éventé. Tout ce qui est dur, ferme, audacieux, riche en sang et en muscles les choque et les révulse. Si peu qu'un livre les violente, elles poussent des cris d'aras, elles s'indignent et, s'imaginant que faunes et satyres sont à leurs trousses, se voilent la face... (...) »

 

13 - Tombeaux perdus de Patrick Dubost, La rumeur libre éditions.

http://www.larumeurlibre.fr/catalogue/collections/plupart_du_temps/tombeaux_perdus_patrick_dubost

« Je suis arrivé en avance. Pour mourir on est toujours en avance. Et pour naître généralement en retard. J’aurais pu naître un peu plus tôt. J’aurais pu mourir avant de prendre la parole, à l’instant. Ou me relire avant de parler pour la cent millième fois. Et du coup me taire. Me lire et me relire avec ces yeux sortis du fond des rivières. Encore humides. Ces yeux dont on ne sait jamais s’ils sont bien les nôtres. Ces yeux avec lesquels il nous faut vivre et mourir. »

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commentaires

C
je ne connaissais pas Herta Muller, je l'aime déjà; un délicieux petit grain de folie, son raisin sec. Ou une nourriture magique comme le peyotl, va savoir...
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