22 - Le chanteur à qui je pense ce soir c'est Jacques Debronckart. Je sais qu'il a accompagné au piano Fanon et Boby Lapointe avant de se lancer. J'ai en tête quelques unes de ses chansons, "Je suis comédien", "Adélaïde" ou bien un hommage à Bernard Dimey. Il est mort le 25 mars 1983. "Je suis heureux" fleure bon la critique de la société de consommation.
Le catalogue Gros Textes a migré ici : https://sites.google.com/site/grostextes/.
21 - Dust (au cœur de ce pays) de J.M. Coetze, traduit de l’anglais par Sophie Mayoux, éd. Maurice Nadeau (1985)
« … c’est de ma propre voix que j’ai énoncé ma vie, d’un bout à l’autre (quelle consolation), j’ai choisi à chaque instant ma propre destinée, qui est de mourir ici, dans ce jardin pétrifié, derrière les barrières cadenassées, près des ossements de mon père, dans un espace qui vibre de l’écho d’hymnes que j’aurais pu écrire mais n’ai jamais écrits, parce que (pensais-je) c’était trop facile. »
20 - Iris de Danielle Fournier et Luce Guilbaud, éditions l’Hexagone
http://www.edhexagone.com/iris/danielle-fournier/livre/9782890069138
« Un océan entre nos mots / toi et moi nous nous tenons par le livre / des courants sous le sable / avec rumeurs de temps / des bois flottés des messages à la mer / pour le trajet des éveillées // maintenant je marche dans le marais / les iris jaunes rapides / jeunes cigognes au nid / l’air est plein de cris (de chants ?) / nous partageons les mots // Je comptes aussi sur le rosier / un livre veut rassembler la terre / les digues aussi et l’horizon ouvert. »
(Luce Guilbaud)
19 - Iris de Danielle Fournier et Luce Guilbaud, éditions l’Hexagone
http://www.edhexagone.com/iris/danielle-fournier/livre/9782890069138
« Un moment, un seul instant, l’orage avant le soleil du mardi. C’est la Pentecôte, des langues de feu tombées sur nous pendant que nous errons sur des continents marqués du sceau de la déportation, des génocides, des meurtres et des abandons en pleine mer.
Nous disons des mots sages pour repousser la mort et présentons nos mains à la chaleur pour que cesse et s’arrête en nous ce froid glacial.
Et pourtant.
Habitons-nous nos corps ? Avons-nous accroché nos peaux aux patères si dégingandées qu’elles ne supportent aucun poids, aussi léger soit-il ? »
(Danielle Fournier)
18 - Fragments du journal d’Orphée suivi de La musique n’adoucit pas les peurs d’Olivier Cousin, illustrations de Violaine Fayolle, éditions Kutkha
http://www.editions-kutkha.com/catalogue5.html
– Au bistrot du coin –
Bu une chopine avec le roi Dagobert. Il n’avait pas du tout l’esprit embrumé. Réconfort de bon aloi. Ne m’a pas laissé m’apitoyer. M’a remis le désespoir en place et les idées noires d’aplomb.
– Vase de nuit –
Au coucher je dépose mes plaintes dans un récipient profond sur lequel je me dépêche d’apposer une fermeture hermétique.
Un drôle d’objet poétique non identifié.
17 - L’ombre que les loups emportent de Christophe Dauphin (poèmes 1985-2000) préface de Jean Breton, Les Hommes sans Épaules éditions,
http://www.leshommessansepaules.com/livre-L_Ombre_que_les_loups_emportent-71-1-1-0-1.html
Je retrouve un peu estompée avec le temps, une force que je ressentais lorsqu’à 20 ans je lisais Tristan Cabral.
« Il y aura toujours de l’espoir à bannière d’insurgés / Dans la rage de dents des pierres / L’atoll qui boit la mer / La radiographie de l’horreur d’un monde / Qu’il faudra bien investir de barricades / Comme le coquillage aime son sable // Il y aura toujours de l’espoir / Une hirondelle dans les filets du sommeil / La poésie brûle le pavé de l’ambassade du regard / L’eczéma des rues porte des lunettes / Un nuage passe / La pluie sort d’une poitrine / Le ciel tient le soleil par la main // Il y aura toujours de l’espoir / La poésie est l’astre dans la lampe / La poésie est le cerf-volant du sang / La poésie sème les graines prêtes à germer / Entre les doigts les plus légers… »
16 - L’ombre que les loups emportent de Christophe Dauphin (poèmes 1985-2000) préface de Jean Breton, Les Hommes sans Épaules éditions,
http://www.leshommessansepaules.com/livre-L_Ombre_que_les_loups_emportent-71-1-1-0-1.html
« Le réel est un os de seiche. Ouvre-moi ta poubelle, je te dirai qui tu es. Je suis l’homme de la pluie et je sens le chien. »
Je suis par nature et principe porté vers les poètes qui sentent le chien. C’est comme ça.