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3 mars 2015 2 03 /03 /mars /2015 21:30

8 - Et bien oui c'est le printemps des poètes.

Le catalogue Gros Textes a migré ici : https://sites.google.com/site/grostextes/.

 

7 - Le wagon à vaches de Georges Hyvernaud, éd. Ramsay

"- Une scène à utiliser pour le Wagon à vaches. Un aspect de la souffrance effarée des vivants enfouis dans l'opacité de l'existence. avec leur tendresse, leur détresse, leur colère. leur ridicule bonne volonté, leur impuissance déchirante. Je sais des choses là-dessus. Celles que n'importe qui apprend n'importe où - sur les bancs, dans la paille des cantonnements, parmi les meubles des chambres meublées... Voilà une bonne quarantaine d'années que je m'instruis. Quarante ans je devrais être depuis longtemps ce qu'on appelle un homme fait. Drôle d'expression fait. Comme un rat. On le dit aussi pour les fromages. Gras, mous, pourris, coulants Je ne suis pas encore à point, mais cela ne saurait tarder. "

 

6 - Le wagon à vaches de Georges Hyvernaud, éd. Ramsay

« Qu’on les colle seulement à un portillon de métro, les duchesses de Marcel Proust ou de Balzac, qu’on les mette à faire des trous dans des bouts de carton toute la journée pendant huit heures, et tous les jours, du lundi au samedi, et on verra bien ce qui en restera de leurs drames distingués. On n’aura plus à décrire que la fatigue et des varices, des notes de gaz et des démarches à la mairie. Pas très romanesque tout ça. La vie manque de romanesque quand on est obligé de la gagner. »

 

5 - Le wagon à vaches de Georges Hyvernaud, éd. Ramsay

"- qu’est-ce qui m’a foutu un con pareil, criait l’adjudant.

Il criait ça par conviction, par conscience professionnelle, et aussi pour se faire apprécier des boniches. Parfois, il me traitait d’intellectuel de mes deux, afin de m’enseigner la modestie. En quoi, il se montrait avisé : on ne l’apprend jamais trop tôt, ni trop, la modestie. Le mépris de l’adjudant mettait les choses au point. Il est utile de se pénétrer le plus vite possible de cette idée qu’on ne pèse rien du tout, qu’on n’a pas du tout d’importance. Ça vous prépare à ce qui attend la plupart des hommes dans l’existence. Par la suite, on s’étonne moins. On est adapté, paré, fin prêt. Les sobres appréciations de l’adjudant ne constituaient qu’un commencement anodin, un préambule innocent à de plus rigoureuses expériences."

 

4 -  Le wagon à vaches de Georges Hyvernaud, éd. Ramsay

« J’ai dit que j’estimais beaucoup plus que ce M. Loufiot les types qui décorent d’inscriptions à la craie les urinoirs de notre ville. Au moins eux, c’est à un authentique besoin de s’exprimer qu’ils cèdent. Et leurs naïfs messages témoignent d’une belle confiance en la puissance magique des mots. Pour écrire comme ça, par exemple, que Flouche est un faux jeton et qu’on lui aura la peau, il faut attribuer au langage une mystérieuse vertu. Croire qu’on attente par des signes à l’être même de Flouche. Cette littérature rudimentaire et passionnée permet de saisir tout ce qu’il y a de primitive violence dans l’acte d’écrire. Et un écrivain qui ne se sent pas quelque peu sorcier et jeteur de sorts ne m’intéresse point. »

 

2-3- Miette de Pierre Bergounioux, folio

"Il s’agit de gagner un certain endroit de la terre où l’on a deux mots à dire. Après quoi il ne sera pas bien difficile de se débarrasser de son raisin, de son petit caillou. Ce sera comme avant, quand tout est pareil, un. On poussera la portière du bois. On s’étendra, tout habillé, dans cette plume, sous un baldaquin de branches. On ne sentira pas le froid ni la crainte ni rien du déplaisir, des peurs qui nous viennent avec l’âge. On regardera d’un œil égal, d’un cœur tranquille, à peine mélancolique, bouger les courtines de la neige, les personnages de jadis se pencher sur le lit préparé dans les bois à l’intention du voyageur. Et même, le visage entrevu l’instant auparavant, dans la réalité, puis perdu, on va le retrouver puisque maintenant, c’est avant, c’est toujours. Rien ne peut plus nous être enlevé ni se perdre. Tout est bien."

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commentaires

G
Je suis d'autant plus ravi de ses extraits de Georges Hyvernaud que<br /> il fut mon professeur à l'Ecole Normale d'Instututeurs de la Seine en 1950-1951<br /> j'ai participé à sa revie littéraire dans la SLGH (Société des Lecteurs de Georges Hyvernaud) depuis sa création en 2001<br /> que celle-ci vient de se dissoudre en 1914 avec la publication de son dernier Cahier, le numéro 12<br /> Bien cordialement<br /> Guy Chaty
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