23 - Et pour finir la semaine, voici une figure de la chanson poético libertaire largement tombée dans l'oubli. Je me souviens qu'il chantait pour les objecteurs de conscience dans les années 70. Je me préparais à en être. C'est en partie d'avoir écouté ses textes que m'est venu un jour l'idée de gribouiller sur des feuilles des trucs que j'imaginais ressembler à des poèmes.
Une association lui rend hommage, http://www.jehan-jonas.fr/
Le catalogue Gros Textes a migré ici : https://sites.google.com/site/grostextes/.
21 - CQFD n°128, janvier 2015, Une colère à contenir, article de Catherine Thumann, enquête dans un foyer d’urgence à Marseille.
« C’est vivant, plein d’humanités écorchées, ravagées, déboussolées, mais rassemblées autour d’une table ou du comptoir. Joseph, le papi accueillant a parcouru CQFD. « Dis-donc, il est bien politique ton canard. Tu peux me donner une définition de la politique ? » Flairant la question piège, je me débine avec une phrase sans intérêt. Il réagit : « Archi faux ! La politique, c’est un chantage exercé par l’imprévu sur les imbéciles. Quand vous allez voter, c’est comme si vous mangiez une boîte de haricots. Vous ne savez jamais lequel va vous faire péter. Haha ! » Tout le monde se poile. Il conclut, revissant son bonnet sur le chef : « C’est pas beau ? C’est de moi ! » On a envie d’applaudir, de lui tendre un micro, de l’embarquer dans une manif pour qu’il la hurle, sa vision de la politique. On se dit que tous, là, s’ils avaient de l’énergie à mettre dans autre chose que dans la survie, ils en auraient des messages à faire entendre. »
20 - Demain dans la bataille pense à moi de Javier Marias, éd. Rivages
Quand le désenchantement lucide nous envoûte…
« Et comme il reste peu de chaque individu dans le temps inutile comme la neige glissante, comme sont rares les choses qui laissent des traces, et comme on en parle peu, et de celles dont on parle on ne se souvient plus tard que d’une infime partie, et pendant peu de temps : tandis que nous voyageons vers notre lent évanouissement pour simplement passer dans le dos ou revers de ce temps où l’on ne peut plus penser ni faire ses adieux : « Adieu rires, adieu offenses. Je ne vous verrai plus, vous ne me verrez plus. Adieu ardeur, adieu souvenirs. » »
19 - Chiendents n°42, Cahier d’arts et de littérature, Écumes, Michel Baglin, éditions du petit véhicule.
http://stephane-beau.blogspot.fr/2013/12/michel-baglin-est-dans-chiendents.html
Un peu à la Ferré…
« L’ordre
C’est le mur mitoyen qui cache le voisin, / le sentiment confit quand il a pris le pli. / C’est l’idée nivelée à hauteur de télé / et l’enfant aussi sage que son livre d’image. / C’est la femme éternelle figée dans ses dentelles, / le masculin dressé à parler singulier, la solitude servie à la croisée des lits / et l’hiver infligé à ma moitié d’été. / C’est la photo qu’on prend croyant flouer le temps, / le mot désenchanté qui meurt dans nos clichés / et la facilité accordée aux idées / qui réchauffent chacun au feu des lieux communs.
...»
18 - Est-ce que de Jean-Claude Touzeil, illustré par Yves Barré, éditions Donner à voir.
initialement paru en 1999 et réédité en 2012, 15 ans donc que ce petit bouquin est à côté de mon bureau et que j'y vais picoter régulièrement avec toujours le même émerveillement.
" Est-ce que le grillon du foyer ne serait pas en train de jouer la sérénade à l'hirondelle de cheminée?"
"Est-ce qu'une mer d'huile favorise la pêche à la sardine ?"
"Est-ce que le scorbut s'attrape plus facilement au stade de France ?"
"Est-ce qu'on peut vraiment interroger un répondeur ?"
"Est-ce qu'un rendez-vous à La Garenne équivaut à un lapin?"
17- Bric à brac hopperien de Thomas Vinau, éditions Alma,
http://www.alma-editeur.fr/bric_a_brac_hopperien.html
« Intérieur / extérieur
Je voudrais que les yeux / Qui se promènent / Sur mes tableaux / Servent de fenêtre / Ou d’escalier / Entre mon cœur / Et les grands vents. »
16 - ) le corps du paysage ( de Patrick Dubost, la rumeur libre éditions. Collection plupart du temps.
) ne pas écailler davantage la peinture du portail ( ) qui me dicte ainsi de ne pas écailler plus la peinture du portail ? ( ) qui suis-je, bougeant de quelques millimètres dans un jardin ? ( ) un jardin de quelques centimètres est-il encore un jardin ? (